« Moi, c’est full Tremblay ! »

Marila Ouarab

Pas simple de caler une interview avec Marila Ouarab, qui, d’emblée, dégaine un « Je vous ai rappelé, quand même ! ». Il va falloir faire court. Vite, une photo au parc de Tremblay, site qu’elle aime bien, surtout depuis sa rénovation : « Je ne me souviens même pas à quoi il ressemblait avant, on l’a tous oublié ! », rigole-telle. Actuellement en CDI, l’animatrice sociale qui s’occupe d’adultes autistes s’imagine plus tard éducatrice spécialisée. « J’ai passé un bac pro commerce à Léonard-de-Vinci : rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui, car je crois que j’avais la fibre sociale depuis longtemps ! »

La jeune femme de 21 ans habite Tremblay « depuis toujours ». Elle a peut-être découvert sa vocation sociale au Palais des sports : « J’étais gamine, il y avait l’activité Sport vacances en direction des 6-11 ans. C’est en discutant avec les animateurs que j’ai eu envie de devenir animatrice. » La suite est d’une logique imparable, entre la découverte d’activités sportives au sein de la ville (« Grâce à ma mère qui disait oui pour chaque inscription, j’ai tout essayé ! ») et les petits boulots qui confirment son inclination : « J’ai bossé partout sur Tremblay. J’ai été animatrice au centre social Mikado, et avant dans les centres de loisirs de l’école Malraux. J’ai aussi fait les cantines à Balzac. »

La fibre sociale, on valide. Et sinon ? « J’adore chanter mais je ne trouve pas de cours collectifs comme ce qu’il y avait à Angela-Davis, lieu que j’ai aussi beaucoup fréquenté. Chanter, c’est vraiment un plaisir. À mon travail, il y a un collègue qui joue de la guitare ; on a développé un projet autour du chant et de l’émotion. » Les copines, elle les voit en ville, chez elles, « mais un peu moins depuis que je travaille du côté de Montreuil. En vérité, je suis full Tremblay ! Toute ma famille habite là. »

Et les présidentielles ? « Je regarde de loin mais ça m’ennuie. Pour l’instant, je ne pense pas que j’irai voter parce que j’ai l’impression que cela ne changerait rien, que les politiques ont tous des programmes différents pour faire la même chose finalement. Du coup, je n’ai pas envie. Bon, je suis consciente que si tout le monde réagit comme moi, ça pose un problème. Je vais réfléchir ! »

Auteur : Eric Guignet

Témoignage issu du grand angle : Une jeunesse pleine de ressources